Concert de Noël : Noëls populaires et Noëls savants

Bien que Noël soit à l'origine une fête chrétienne célébrant la nativité du Christ, elle a suscité une tradition séculaire, aussi bien dans le recueillement que dans la liesse populaire, à l'église et dans les familles et s'est traduite par un répertoire à la fois profane et religieux, populaire et sérieux.

Dès le XIIIe siècle, des recueils et des manuscrits de chansons de Noël (des chansonniers en France et des Cancioneros en Espagne) se sont multipliés (tels que la bible des Noëls anciens, les fleurs de Noël édité à Lyon par Jacques Moderne et les cancionero de Palacio, de la Colombina ou d'Upsala ou le Llibre Vermeil de Montserrat). Ces chansons sont composées sur des textes délibéréments naïfs et pleins de verdeur (une jeune fillette, Greensleves, Patapan), parfois délicats et élégants (Sweet was the song) sur les prières du graduel (Piae Canciones, pseaumes chez Praetorius et Claude Goudimel) ou sur des poèmes, en célébrant d'autres épisodes du Nouveau testament et évangiles apocryphes comme l'Annonciation, la recherche d'un gîte, la visite des bergers et des mages etc...

Les Noëls sont souvent construits sur un texte et une musique préexistants et parodient parfois un air populaire auquel ils empruntent la mélodie. Les polyphonies à quatre voix de la Renaissance et les motets de Noël à la fin du XVIe siècle, préfigureront la vogue baroque de ces mélodies simples, qui inspireront de nombreux compositeurs comme Marc Antoine Charpentier et Michel Richard de Lalande.