L'Affaire « L.ex.π.Re » - Métilde Weyergans - Samuel Hercule

Tout commence quand Max reçoit un colis pour le moins surprenant. À l’intérieur, il trouve un exemplaire de Phèdre, avec une seule réplique surlignée au Stabilo : « Elle expire ». Il s’était toujours imaginé que ce genre de bouquin n’était pas pour lui. Il ne pensait pas que des mots, des vers dits par des personnages pourraient le troubler autant. Il y a des émotions auxquelles on ne s’attend pas, qui s’imposent dans nos vies, comme ça, d’un seul coup. Quand Phèdre rougit, pâlit ou tremble, à son tour, lui, Max, sur le petit canapé de son mobile home, rougit, pâlit, tremble avec elle. En lisant Phèdre, sa première tragédie, il était loin d’imaginer que cela changerait sa vie.
Depuis près de vingt ans, Métilde Weyergans et Samuel Hercule travaillent à quatre mains, en se réappropriant des contes, des monuments du théâtre ou des figures mythiques de la littérature. Ils développent une écriture scénique singulière et novatrice : le ciné- spectacle, une performance mêlant théâtre, art du bruitage, musique et cinéma. C’est un jeu subtil de mise en scène entre ce qui se produit à l’image sur l’écran et ce qui se produit sur scène avec les acteurs, les musiciens et les objets. Pour cette nouvelle création, c’est à partir de Phèdre, la pièce de Jean Racine, et dans un dispositif scénique ingénieux, qu’ils vont nous raconter simultanément deux histoires. Les spectateurs, disposés de part et d’autre d’une scène surplombée d’un écran, suivent d’un côté la journée de Natacha Wouters dans un théâtre à l’italienne où elle s’apprête à jouer Phèdre, une journée qu’un péril imminent semble vouloir menacer, et de l’autre, les pérégrinations nocturnes, s’étalant sur plusieurs jours, de Max, homme laconique et mystérieux, passant comme une ombre des terrains vagues aux beaux quartiers. Entre ces deux êtres que tout sépare, il y a « L.ex.π.Re », un fil invisible qui ne cesse de raccourcir. Une seule et même partition pour deux destins, pour un polar haletant et décalé : à la vie, à la mort !