Min el Djazaïr / Nicole Ayach

Juin 1998, Marseille. Babeth ferme sa boutique de tissus. Le temps d’une nuit, les souvenirs resurgissent : Alger, les années 50, les après-midis à la plage, la casbah, le magasin… À travers le destin de deux sœurs, Min el Djazaïr (Depuis l’Algérie) raconte la complexité de nos identités intimes souvent tiraillées entre enracinement, héritage familial et besoin d’émancipation. Un spectacle pour dire la douleur des injonctions à choisir un camp à tout âge.
Nourrie d’archives personnelles et d’un travail documentaire, la compagnie Hékau déploie une fiction poétique entre théâtre d’ombres et projections vidéo. Manipulés en direct par deux marionnettistes, les silhouettes prennent vie avec délicatesse. La voix de Babeth, portée par Jina di Najma, se mêle à une composition électro-acoustique tissée de percussions arabes et de chants.
Dans cet univers immersif, l’onirisme s’entrelace au réel et ravive la mémoire des sensations pour mieux nous interroger : que nous reste-t-il des années d’enfance ? Entre récit intime et politique, Min el Djazaïr touche à l’universel.