François Rouan. Autour de l'empreinte

Depuis le 30 mai et jusqu'au 21 septembre 2025, le Musée des Beaux-Arts expose 140 œuvres de l'artiste contemporain François Rouan, né en 1943. Issues de son atelier ou de collections privées, celles-ci permettent de découvrir la trajectoire singulière du peintre qui déconstruit la structure traditionnelle du tableau pour ouvrir de nouvelles pistes.

Maître des "toiles tressées", une technique consistant à assembler des bandes découpées de deux toiles préalablement peintes, François Rouan brouille les pistes et déconcerte le regard. À l'instar du mouvement Supports/Surfaces auquel il a été associé dès le début de sa carrière en 1960 - sans pour autant y être officiellement affilié - l'artiste montpelliérain accorde une importance égale aux matériaux, aux gestes créatifs et à l'œuvre finale, si bien que le sujet passe au second plan.

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©Lyon MBA - Photo Antoine Guerrier

Une réflexion sur les corps 

Pourtant derrière ces œuvres quasi psychédéliques, faites de traits colorés entremêlés et de formes difficilement identifiables, se cache une réflexion plus profonde, autour notamment de l'empreinte, au sens propre comme au sens figuré.

À travers ses dessins, ses photographies et ses assemblages, François Rouan représente les corps. Tantôt de façon tragique et dure, avec la difficile représentation des corps démembrés et déshumanisés des déportés, inspirée par le film Shoah de Claude Lanzmann, qui a bouleversé François Rouan à sa sortie... Tantôt de façon sensuelle et sexuelle, avec sa série «Coquilles», réalisée avec des empreintes de corps vivants, laissant apparaître des taches en forme d’attributs sexuels (seins, ventres ou cuisses).