Métamorphoses

C'est à la suite de la destruction de l'opéra de Munich en 1943 que Richard Strauss entame la composition de ses Métamorphoses pour vingt-trois cordes. Créée au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale, l'œuvre résonne comme un hommage funèbre à une civilisation qui prend fin, à un monde qui s'effondre. La catastrophe écologique, les conflits qui traversent notre planète, la peur ambiante, sont des préoccupations qui rendent ces Métamorphoses très actuelles. Au sein du spectacle, cette partition est mise en valeur en étant précédée d'œuvres de musique de chambre. Liées les unes aux autres par des créations lumières, leur succession symbolise les étapes d'une transformation globale, accélérée et augmentée à travers l’agrandissement des effectifs de musique de chambre. Le cœur de cet itinéraire illustrant le phénomène de dégradation du monde contemporain se trouve dans Entropia, pièce écrite pour l'occasion par la compositrice Margaux Dauby, avant de laisser place à la désolation de l'œuvre de Strauss. Mais si celle-ci finit sur une note très pessimiste, ne devons-nous pas considérer que des jours sombres en appellent peut-être de meilleurs ?